mercredi 15 avril 2009

Soukaïna Oufkir


Soukaïna Oufkir, la vie à pleine voix


A Paris, la benjamine des filles du général défunt met toute son énergie à faire naître l’artiste qui est en elle, depuis si longtemps. Avec ses musiciens, elle prépare son premier album.
C’est à Paris, au café de la Musique – un nom prédestiné - que Soukaïna Oufkir rencontre Au Fait. Il y a un an, paraissait le récit de ses 20 ans de détention, après ceux de sa sœur, son frère et sa mère. Le livre a fait du bruit en France et au Maroc. Et fait parler d’elle. Aujourd’hui, Soukaïna tourne une nouvelle page de sa vie. Libre et déterminée, elle accomplit son rêve de petite fille : chanter. C’est un désir très profond, qui lui vient de ses plus jeunes années, qui correspond “à l’envie d’être aimée, d’attirer l’attention sur soi” analyse-t-elle.

Sa vie d’aujourd’hui, c’est celle d’une chanteuse qui débute, à 40 ans passés. Actuellement, elle travaille en studio avec ses musiciens, accompagnée d’un surdoué de la direction artistique, Vincent Segal. “Cela fait 4 ans que je veux travailler avec lui, et j’y suis arrivée” souligne la chanteuse, pas peu fière de collaborer avec une pointure, “quelqu’un qui comprend exactement vers où je veux aller d’un point de vue artistique”. Le musicien a collaboré avec Matthieu Chedid, Alain Bashung, Brigitte Fontaine, Susheela Raman, etc. Les morceaux mis au point, complétés par d’autres chansons, composeront son premier album. Reste à trouver le producteur.

Son style ? Des chansons à texte, qui parlent “de ce que je vois, j’entends, de ce qui me heurte, me plaît”, des paroles à son image, elle qui a “toujours refusé de se blinder, de se fermer à tout ce qui l’entoure”. L’amour, l’amitié, la fidélité – et l’infidélité - sont pour elle des sources d’inspiration, mais aussi d’interrogations. Les mélodies, typiquement occidentales et dénuées de toute influence orientale, sont accompagnées à la guitare, au violon, à la contrebasse et aux percussions. Elles sont aussi le résultat des influences multiples auxquelles Soukaïna s’est nourrie. Janice Joplin, Carole King sont des artistes dont elle apprécie le talent. Patricia Kaas, Véronique Sanson, ou encore Jean-Jacques Goldmann, sont des personnes qui comptent pour Soukaïna. “Jean-Jacques est un homme d’une grande simplicité, vrai et humble qui a su me conseiller d’un point de vue professionnel”.

Depuis plusieurs années déjà, Soukaïna monte sur scène. C’est ce qu’elle préfère dans son métier, même si c’est chaque fois se faire violence. “Je suis malade avant d’entrer en scène, j’ai un trac pas possible, alors, avec mon groupe, on se sert très fort et on pousse une cri magistral juste avant d’entrer en scène ! Après c’est comme un saut dans le vide, sans filet… et une montée d’adrénaline incroyable qui accompagne un grand moment de partage avec le public.” Elle reconnaît qu’il faut être un peu fou pour faire ce métier, se montrer, faire découvrir aux autres une partie de soi-même. En toute vérité.

La démarche ne va pas de soi, et se travaille assidûment. Soukaïna a suivi des formations de présence scénique, au même titre qu’elle s’est formée ces dernières années à la musique, à la guitare et au chant. C’est un investissement personnel qu’elle veut entier, sans concession ni regrets. “Même si c’est un échec, au moins j’aurais essayé”. Sans le soutien de sa famille, elle reconnaît qu’elle n’ y serait jamais parvenue. Pour sa première représentation, sa mère et ses sœurs étaient au premier rang. A l’avenir, elle préfère ne pas les voir trop près de la scène : “trop d’émotions pour moi !” Les prochaines fois, ce sera aux Pays Bas, où des dates de concert sont prévues en novembre 2009 et mars 2010. Comme à Paris et en Belgique, où elle s'est déjà produite, et a reçu un accueil très chaleureux… Elle y est aujourd’hui réinvitée, pour son plus grand plaisir, et celui de son nouveau public.

www.soukaina-lesite.fr

Auteur : Cyril Bonnel, correspondant à Paris

http://www.myspace.com/soukainasong

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